Il y a très longtemps, un armateur de
Naples rendit visite à un capitaine de
galère, dont le navire mouillait dans
le port de Barcelone.
L’équipage était constitué de
prisonniers condamnés à ramer, un
châtiment usuel à l’époque. L’armateur
s’approcha d’un petit groupe de trois
galériens et leur demanda ce qu’ils
avaient fait pour mériter cette
punition.
Le premier raconta qu’il était là
parce qu’il avait accepté un pot-de-vin
de l’un de ses ennemis et qu’on l’avait
injustement condamné.
Le deuxième dit que ses ennemis
avaient payé de faux témoins pour
qu’ils l’accusent lors d’un procès
truqué.
Le troisième affirma qu’il avait été
trahi par son meilleur ami, qui lui,
avait échappé à la justice et lui avait
fait porter le chapeau.
Ironique, l’armateur se détourna du
groupe et lança au capitaine de la
galère : « décidément, cette galère est
remplie d’innocents ! »
Non monsieur, moi je suis coupable »
lança alors une voix dans le dos de
l’armateur. « Je suis ici parce que je
le mérite. J’avais besoin d’argent et
j’ai volé. »
L’armateur, abasourdi par cette
intervention, s’avança vers la
capitaine et dit : « Nous avons donc une
galère remplie d’innocents injustement
accusés et, au milieu, un homme
méchant… Qu’on le libère sur le champ :
j’ai peur qu’il ne les infecte tous ! »
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L’homme coupable a avoué et il a été
pardonné. Ceux qui accusent les autres
continuent à « galérer » comme on
dirait aujourd’hui…
La leçon à tirer de ce petit texte
est claire : chercher sans cesse des
excuses et reporter la faute sur les
autres nous enchaîne à une situation
que nous n’avons pas choisie. Il est
alors impossible de s’en sortir. Pour
tourner la page, ne cherchons pas
d’excuses !