Vous souvenir de vos rêves

Comment vous souvenir de vos rêves

«Si vous arrivez à prendre l’habitude d’écrire vos rêves, le panorama complet de votre vie s’ouvrira à vous lentement et progressivement, à la façon dont s’ouvrent les pétales d’une fleur»  — The Book of ECK Paraboles, vol. 3, Harold Klemp

L’importance de vous souvenir de vos rêves

Pour profiter de vos rêves, il faut d’abord pouvoir vous en souvenir. Comme l’enseignent les docteurs Richard Corriere et Joseph Hart :
« Se souvenir de ses rêves, c’est se souvenir de soi-même ». En ce sens, la personne qui ne se souvient pas de ses rêves ressemble à un couple où les conjoints ne se verraient jamais, ne se parleraient jamais tout en vivant pourtant, dans la même maison.

L’un des conjoints serait un « oiseau de nuit » qui s’envolerait dans la soirée pour aller faire la fête, voir des films, danser, etc. Il rentrerait au petit matin pour venir enfin dormir.

Ce conjoint est votre partie subconsciente, mais aussi votre moi plus profond, votre partie fantaisiste, créative et ludique, la véritable source de votre vitalité.

L’autre conjoint serait une « bête de travail » horriblement « sérieuse » et « logique » qui se lèverait tôt le matin et qui travaillerait jusque tard dans la soirée. Il reviendrait complètement abruti de travail et regarderait en bâillant les nouvelles du soir. Puis il s’endormirait comme une bûche pour recommencer indéfiniment la même routine.

Ce conjoint est votre partie consciente, votre esprit rationnel, entièrement soumis à la dictature de la réalité quotidienne. Une réalité qui est importante mais qui, à elle seule, ne peut satis­faire vos aspirations profondes.

Ces deux conjoints ressemblent un peu à la cigale et la four­mi de la fable. Ils sont deux extrêmes de vous-même. Ou comme deux parallèles qui ne se rejoignent jamais, même dans l’infini – à moins que vous ne décidiez de les mettre en contact et de les harmoniser.

Dès lors, votre vie de tous les jours prend un sens nouveau. Votre quotidien est plein d’une intensité extraordinaire. Vous êtes beaucoup plus en contact avec vos émotions et vos intuitions profondes.

Vos rêves deviennent plus précis, plus agréables. Mais ils sont aussi plus riches d’enseignements qui peuvent vous aider à mieux réussir dans la vie, à mieux vous connaître et à être plus heureux.

La réalité et le rêve cessent d’être des phénomènes séparés, dissociés. Vos rêves deviennent réalité et votre réalité est « comme un rêve » – dans le bon sens du terme.

En somme, tout se passe comme si le rêve permettait de don­ner toute sa dimension à la réalité.

À quelle catégorie appartenez-vous ?

Malheureusement, beaucoup de gens ne se souviennent pas – ou seulement très peu – de leurs rêves. Certains prétendent même qu’ils ne rêvent jamais. Ce qui est totalement faux, bien entendu (voyez le chapitre 1).

D’autres arrivent à se remémorer leurs rêves. Mais ce sont plutôt des rêveurs « du dimanche ». Ils ne rêvent pas très souvent ou leurs rêves sont plutôt flous, incolores – voire complètement incohérents. De tels rêves sont difficiles à interpréter et fournissent peu de renseignements utiles.

Si vous faites partie de l’une de ces deux catégories, ce chapitre vous est tout particulièrement destiné. Vous y apprendrez :
– comment vous souvenir facilement de vos rêves
– comment avoir des rêves précis, cohérents et colorés.

Si vous n’appartenez à aucune de ces cieux catégories, lisez aussi ce chapitre. N’essayez pas de brûler les étapes. Votre talent naturel doit être éduqué pour atteindre la maîtrise parfaite de vos rêves.

Ce chapitre vous fournira donc des techniques pour augmen­ter considérablement votre capacité de remémoration ainsi que la qualité de vos rêves.

L’auto-programmation diurne

Pour vous souvenir de vos rêves, vous devez d’abord claire­ment le souhaiter. Que vous en soyez conscient ou non, il se peut que vous ne désiriez pas vous rappeler de vos rêves.

Peut-être craignez-vous d’apprendre certaines choses sur vous-même ou refoulez-vous une partie de vous-même ?

Ou peut-être, êtes-vous trop « cartésien » ou trop « terre-à-terre » et toutes ces images confuses irritent votre sens logique ?

Quelle que soit la cause de vos « crises d’amnésie nocturne », efforcez-vous d’abord de signifier clairement à votre sub­conscient que vous désirez vous souvenir de vos rêves.

Et il ne suffit pas de souhaiter. Il faut vouloir vraiment, sinon il ne se passera rien.

Avant de vous endormir, donnez à votre esprit la suggestion que vous vous rappellerez vos rêves de la nuit. Si vous concen­trez à fond vos facultés mentales pour formuler un souhait précis, l’impact sur votre inconscient est immédiat.

Ainsi beaucoup de gens se disent, au moment où ils se cou­chent : « Il faut que je me lève à telle heure demain ». Et le len­demain matin, ils se réveillent exactement à l’heure prévue, sans avoir besoin de la sonnerie d’un réveil. Il en est de même pour la remémoration des rêves ou la capacité d’être conscient durant vos rêves.

1. Vous pouvez multiplier la force de vos suggestions en les répétant avant de vous endormir, mais aussi durant la journée. L’inconscient est obligé de porter attention à une suggestion répétée.

2. Vous devez trouver une formule de suggestion efficace et vous y tenir. Cette formule doit être courte et ne doit pas vous inspirer le moindre doute.

Voici un exemple de suggestion mal formulée : « Quand je me réveillerai, je me souviendrai de mes rêves dans tous leurs détails. » Il ne faut pas s’attendre à des résultats automatiques et immédiats. Chaque réveil sans souvenir va démentir la sug­gestion telle que formulée ci-dessus.

Plus vous la répéterez, plus cette formule vous remettra à l’esprit toutes les fois où vous n’êtes pas arrivé à vous souvenir de vos rêves, et encore moins de leurs détails.

Par contre, la formule suivante ne sera pas minée par le doute : « Cette nuit, je veux me souvenir de mes rêves. » Ou encore : « J’ai de plus en plus de facilité à garder de mes rêves un souvenir clair et détaillé. »

La première formule exprime un souhait que vous savez sin­cère, la seconde exprime la conviction fondée qu’une améliora­tion progressive va récompenser vos efforts.

3. Par ailleurs, la manière de répéter la formule est impor­tante. Vous devez avant tout éviter de réciter votre formule mécaniquement.
· D’abord, il est important de la répéter lentement.
· Ensuite, psalmodiez rythmiquement chaque mot en le liant bien à celui qui le précède et à celui qui le suit.
· Enfin, dites votre formule en « sentant » à fond chaque mot. C’est-à-dire en laissant sa signification résonner profondément en vous-même.

Quand et comment noter vos rêves

Il faut noter vos rêves dès votre réveil – même si c’est au milieu de la nuit. Ne reculez pas devant le petit effort que cela implique en vous disant que vous vous en souviendrez plus tard : le souvenir des rêves s’estompe trop vite.

Préparez votre piège à rêves

Pour vous faciliter la tâche :

· Avant de vous endormir, placez du papier et un crayon à portée de votre main. Ainsi vous n’aurez pas à vous lever et à tâtonner quand viendra le moment de noter vos rêves.

· Un magnétophone est également un moyen efficace. Une fois l’appareil mis en marche, vous pourrez fermer les yeux pour revoir vos rêves et en dicter les détails. Vous trouve­rez peut-être qu’il est plus facile de se concentrer avec ce pro­cédé qu’en écrivant.

Pour déclencher le processus d’enregistrement, il faut généralement appuyer sur deux boutons. Et en tâtonnant dans le noir, vous risquez de perdre du temps ou de vous tromper.

Pour limiter les manœuvres durant la nuit, mettez tout sim­plement votre magnétophone en marche, mais positionnez sur OFF le bouton qui l’alimente. Placez le micro juste à côté du lit ou de votre oreiller.

Et maintenant, notez votre rêve !

lère étape : Le premier jet

La première étape de la notation des rêves consiste à écrire immédiatement tous les détails, sans souci d’ordre et de cohérence. Il s’agit de noter le maximum d’éléments du rêve que vous pouvez retrouver : images, personnes, mots, situations, symboles, etc.

Cette étape est la plus importante. Notez tous les détails avant qu’ils ne vous sortent de l’esprit. Peu importe qu’ils soient incongrus ou qu’ils semblent secondaires. Le travail d’in­terprétation viendra plus tard.

Si vous avez de la difficulté à vous rappeler votre rêve, es­sayez simplement de vous rappeler la ou les émotion(s) domi­nante(s). Descendez dans l’émotion sans essayer de la « trafiquer ».

Puis, commencez à écrire ce qui vous passe par la tête – mais sans trop forcer votre esprit. Vous serez alors surpris de voir comment certaines choses refont surface.

Si réellement vous craignez vraiment d’oublier – ou si vous n’avez pas le goût de trop vous forcer les méninges en pleine nuit, jetez sur papier les mots-clés de votre rêve.

Par exemple, voici une liste de mots que j’ai récemment no-tés durant la nuit :
Saddam Hussein – dois le tuer – petite maison – je tire – fléchette genre missile – mauvaise position – tir manque de force – choses s’arrangent.

Et voici ce que cela a donné une fois reconstitué :

« Rêve avec Saddam Hussein. Il est question qu’on va le tuer. C’est moi qui suis chargé de cela. Il habite dans une petite maison avec son personnel. L’endroit ressemble à la campagne des environs.
Le tir devait se faire à partir d’une autre maison, mais je l’aperçois avant de m’être rendu jusqu’à cette maison.
Je tire mais on dirait que je suis mal positionné et finalement le tir manque de force et je rate mon coup (on dirait que ce que je tire n’est pas une balle, mais plutôt une sorte de « fléchette-missile »).
Cela ne semble pas trop prêter à conséquence et les choses ont l’air de s’arranger. »

2ème étape : Évaluez l’ensemble du rêve

Quand vous avez noté tous les éléments dont vous pouvez vous souvenir, passez à la deuxième étape.

Il s’agit de prendre un peu de recul et de considérer l’ensem­ble du rêve. Était-il sans queue ni tête ou bien a-t-il déroulé une histoire cohérente ? Voyez si vous pouvez relier les éléments que vous avez notés dans le désordre.

Ces liens sont importants pour l’interprétation future.

Quelle était la tonalité émotionnelle générale du rêve ? Était-ce l’angoisse, la joie, le soulagement ? Dans quel état vous êtes-vous réveillé à la suite du rêve ? Cette vue d’ensem­ble va vous aider à comprendre dans quelle direction il faut interpréter le rêve.

Notez votre première impression : c’est généralement la bonne. Laissez-vous toujours guider par le sentiment général du rêve et non par des considérations intellectuelles.

3ème étape : Précisez les détails importants

Passez maintenant à un niveau d’analyse plus spécifique. Étudiez en particulier les 8 aspects suivants :

  • Vos sentiments : sentiez-vous quelque chose de précis et de fort ou n’y avait-il qu’une vague anxiété ?
  • L’action principale : est-elle claire ou floue, banale ou pleine de rebondissements ?
  • Votre rôle : était-il principal ou secondaire ? valorisant ou humiliant ? actif ou passif ?
  • Les personnages présents: sont-ils proches, célèbres ou in­connus, alliés ou ennemis, impressionnants ou sans enver­gure ?
  • La sexualité : absente, symbolique ou concrète, hétéro-sexuelle, homosexuelle, bestiale ?
  • Les vêtements : sales ou propres, déchirés ou très chics, ab­sents ou suggestifs ?
  • Les couleurs : sont-elles brillantes ou fades, plutôt dans le registre noir et blanc ou tout simplement absentes ?
  • Les sons et les paroles : pouviez-vous les entendre distinctement ?

4ème étape : Les associations d’idées

Nous en arrivons maintenant à la quatrième et dernière étape de la notation des rêves.

Cette étape consiste à passer en revue chaque élément des rêves que vous avez noté pour enregistrer toutes les associations d’idées que cet élément évoque spontanément en vous. Mais attention ! Comme le recommande Jung :

«Cela ne consiste pas à commencer une collecte intermina­ble de toutes les associations d’idées que peut faire naître cha­cune des images du rêve, mais plutôt à mettre en lumière avec prudence et clairvoyance les chaînes d’associations qui sont di­rectement (c’est moi qui souligne) reliées à certaines images.»

Autrement dit, il ne s’agit pas de faire des chaînes d’associa­tions qui pourraient être effectuées à partir de n’importe quel mot du dictionnaire. Ou encore de n’importe quel objet qui vous passe devant les yeux.

Vous devez circonscrire ce processus associatif aux éléments qui vous permettront de reconstituer le contexte direct et récent des images présentes dans votre rêve.

Cette 4ème étape peut être remise à plus tard. Mais il est préférable que vous puissiez vous y livrer immédiatement. Comme le rêve est tout récent, vous pouvez être sûr que les associations d’idées seront pertinentes.

Votre inconscient, qui vient de produire le rêve, a encore fraîchement en mémoire le message qu’il a essayé de vous transmettre. Si le message n’est pas clair pour votre esprit conscient, votre inconscient peut encore fournir les associations d’idées qui l’éclairciront.

Néanmoins, il faut pour cela que votre esprit conscient n’im­pose aucune censure aux associations d’idées. Ne tenez donc aucun compte de la logique et de la morale : laissez votre in­conscient s’exprimer librement.

5ème étape : L’interprétation des rêves

Vous êtes maintenant prêt à interpréter, mais surtout à sen­tir le sens profond de votre rêve.

Tenez un journal de vos rêves

Si vous notez systématiquement vos rêves, le mieux est de le faire sous forme de journal, avec des entrées datées. Cela vaut beaucoup mieux que des bouts de papier que vous finirez par mélanger et égarer.

Personnellement, je fais ce travail de notation des rêves sur mon ordinateur. Mon logiciel de traitement de texte me permet de rajouter facilement des éléments ici et là sans avoir à tout réécrire. C’est également plus facile pour restructurer la séquence des événements d’un rêve.

Cette méthode me fait gagner beaucoup de temps, en m’évi­tant d’avoir à recopier au propre des choses que j’aurais gribouillées à la hâte sur un bout de papier. Et si de nouvelles interprétations ou d’autres éléments du rêve me viennent à l’es­prit durant la journée, je peux également les noter.

Après cela, il me suffit d’imprimer mon journal des rêves. Je perfore les feuilles et les range dans un classeur.

Pourquoi il est si important de tenir un journal des rêves

Avec un journal bien tenu, vous pourrez suivre votre chemi­nement intérieur, au jour le jour. Vous saurez quels thèmes sont importants pour vous, quels symboles ont une signification par­ticulière.

Si un rêve revient, vous saurez précisément à quel rythme il se répète et quelles sont ses variantes. Il faut accorder une at­tention particulière aux rêves récurrents. Quand un rêve se re­produit, c’est que vous n’avez pas compris son message ou que vous tardez à remédier au problème qu’il signale.

De la même façon soyez attentif aux rêves en séquence. Cer­tains rêves, tout en étant assez différents, ont cependant une tonalité et une thématique communes.

Par exemple, vous pouvez avoir plusieurs rêves dans lesquels il est question d’une même personne ou d’un même animal. En les relisant l’un après l’autre au bout d’un certain temps, vous pourrez constater alors que ces rêves sont en fait les morceaux d’un puzzle qui forme un seul et même rêve.

Ce puzzle illustre sans doute un processus de transformation et de guérison qui s’opère progressivement dans votre sub­conscient. En relisant cette suite de rêves, vous pouvez récapi­tuler tout le travail accompli et en prendre pleinement conscience.

À titre d’exemple, voici d’ailleurs une série de quatre rêves que S… a fait sur le thème du cheval. Ces rêves s’échelonnent sur une période de 3 mois. Ils montrent bien l’importance de tenir un journal des rêves afin de voir comment un thème peut évoluer au fil des mois et refléter ainsi l’évolution psychologi­que d’une personne.

«Je suis à la ferme de mes parents. Cette ferme, c’est égale­ment l’endroit où j’ai grandi. Mon père me montre comment apprivoiser un cheval. Pour attirer le cheval à lui, il lui tend un bol d’amandes et de grains. Celui-ci s’approche lentement.

Un peu craintive, je prends une poignée de la nourriture et la tends au cheval. Mon père me dit, avec un léger reproche dans la voix, de ne pas prendre trop de nourriture parce qu’elle coûte cher. Je me sens un peu mal à l’aise.

Mon cheval s’approche et je le dirige jusqu’à son enclos. Ouf !!!

Je marche sur une voie piétonnière qui mène à l’île des 2 millionnaires. Sur l’île, il y a un centre d’attractions aménagé pour les touristes. Pour s’y rendre, il faut traverser une étroite bande de terre.

J’avance d’un pas peu assuré à la suite d’un homme ac­compagné de sa femme et de ses 2 enfants. Comme je crains de glisser, le galant monsieur me tend la main pour m’aider.

Arrivée sur place, je me retrouve dans une grande construc­tion circulaire, vitrée tout autour pour offrir une vue panorami­que à la clientèle. De ces vitres, nous pouvons apercevoir plusieurs chevaux, attelés 2 par 2, les uns derrière les autres, qui avancent péniblement dans la boue. Ils tirent ainsi pour faire tourner – comme un manège – le bâtiment dans lequel nous sommes. Les visiteurs peuvent ainsi observer le paysage environnant sans se déplacer. Mais je trouve que les pauvres bêtes font pitié à voir.

Je suis dans un grand bâtiment de ferme avec un cheval. Même s’il m’effraie un peu, je reste tout prêt de lui, j’ai envie de devenir son amie.

Le cheval prend alors la parole et me dit de ne pas avoir peur car il n’est pas méchant.

Je lui réponds que si j’en ai peur c’est parce qu’il est très grand.

Il me dit qu’il s’appelle Robbin et il m’invite à le promener. J’attrape son licou et je tire tout doucement pour le faire avan­cer. Je pense que ça doit quand même être frustrant pour un cheval d’être ainsi assujetti et qu’il serait sans doute beaucoup plus heureux de courir dans les prés.

Tandis que je me balade ainsi avec mon cheval, un cochon fait son entrée dans le bâtiment. Un cochon tout en braises incandescentes et qui souffle du feu par les naseaux.
Mon cheval qui connaît le cochon en question pour avoir vécu avec lui dans cette même ferme, me dit que c’est le fantôme d’Oscar qui vient faire une visite. Malgré son air joyeux, Oscar m’inquiète un peu. Il a des manières un peu trop familières et veut me prendre sur ses genoux.

En compagnie de mon conjoint P…, je cueille des myrtilles sur le bord d’un chemin de campagne. Sans doute à proximité de ma demeure. Tandis que P… s’éloigne, j’entends un bruit dans la forêt. Je demande donc à P… de rester auprès de moi car ce bruit m’effraye quelque peu. P… ne semble pas entendre ma demande. Et le bruit se reproduit à nouveau un peu plus près cette fois-ci. J’insiste donc auprès de P… pour qu’il ne parte pas.

Je surveille du côté d’où proviennent les bruits. Et voilà que j’aperçois un cheval sauvage. J’ai peur et me réfugie dans la forêt qui se trouve du côté opposé au chemin. Tandis que je commence à grimper dans un arbre pour me mettre à l’abri du danger, deux ou trois autres chevaux apparaissent.

Il y a maintenant un homme qui me regarde comme si j’étais un morceau de steak.

J’entends ma mère m’expliquer comment me couvrir d’un grand drap bleu royal dont mon conjoint se sert en méditation. L’homme croira ainsi qu’il obtient la nourriture qu’il désire.

Le subterfuge fonctionne à deux reprises. La troisième fois que l’homme se présente pour son repas, je suis prise au dé-pourvu. Je roule alors le drap en boule. Puis je le lance dans la forêt et je crie à l’homme que ce qui l’intéresse est dans la forêt. Sachant que celui-ci ne sera pas dupe cette fois-ci, je pro­fite du fait qu’il se dirige vers le drap pour fuir en courant.

L’homme a tôt fait de constater la tromperie et il me pour­suit. Je suis coincée dans une étable. Comme il est maintenant impossible de lui échapper, je menace donc de tuer une petite bête que je tiens entre mes mains, s’il approche davantage.

Alors que l’homme n’est plus qu’à un mètre de moi, il s’ar­rête soudain. Il regarde les cages à poules qui sont installées de chaque côté du corridor dans lequel nous sommes.

Et sans raison apparente, l’homme cruel se métamorphose en homme de cœur. Il approche les poussins de leur mère. Je viens alors à sa rencontre et me jette dans ses bras. Il me presse contre son cœur et nous pleurons de joie.»

Dans cette série de quatre rêves, le thème du cheval évolue positivement. S… qui a fait ces rêves, est une jeune femme qui, depuis son enfance, entretient une relation très difficile avec son père.

Celle-ci a toujours perçu son père comme un homme insensi­ble et inaccessible, voire même agressif à son égard. Et cela a bien sûr affecté sa relation avec les hommes en général, sou­vent perçus en rêve comme des agresseurs.

Il est aussi permis de supposer que ce père hypersexuel – mais fervent catholique – éprouvait parfois des désirs sexuels à son égard, surtout quand elle s’asseyait sur lui. Il n’aimait pas « la prendre » sur ses genoux parce qu’elle bougeait trop.

Durant la période où S… a fait ces rêves sur le thème du cheval, un processus de réconciliation s’est amorcé avec son père. Et cette série de quatre rêves reflète le changement qui s’est opéré.

De menaçant ou pitoyable, le cheval devient peu à peu un protecteur et un conseiller. Notez que, dans le troisième rêve, le « bon » père incarné par le cheval se démarque nettement du « mauvais » père hypersexuel symbolisé par le cochon Oscar. Mais celui-ci n’est plus qu’un fantôme.

Fait significatif, le père était agriculteur et il a possédé pen­dant un certain temps un cheval, à l’époque des événements les plus traumatisants pour S… Coïncidence également non négligeable, S… est du signe du cheval dans l’astrologie chinoise – à laquelle elle attache beaucoup d’importance.

Tout cela ne fait que renforcer la thématique du cheval (voir ce mot dans le lexique) et montre combien il est important d’étudier une série de rêves sur le même thème.

Grâce à votre journal des rêves, vous pouvez ainsi apprendre à collaborer étroitement avec votre moi profond. Et votre esprit conscient élargira peu à peu son domaine pour faire passer des zones inconscientes de l’ombre, dans la lumière.

Cependant, ne montrez à personne votre journal des rêves. C’est votre écrit le plus intime, il met à jour vos profondeurs. Vous l’écrivez pour vous-même et pour personne d’autre.

Certes, vous pouvez parler de vos rêves avec quelqu’un qui s’intéresse comme vous au sujet. Un bon échange d’idées est toujours profitable. Mais n’allez pas jusqu’à confier votre jour­nal des rêves à quelqu’un d’autre. Si vous l’écrivez avec l’idée que quelqu’un d’autre pourra le lire, même quelqu’un de très proche, vous serez inévitablement inhibé.

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