Y a-t-il des dangers à pratiquer l’auto-hypnose ?

La plupart des articles que vous trouverez sur le web vous répondront évasivement que non, c’est super l’auto-hypnose. Pourtant, il existe bel et bien des dangers. Ils sont rares, mais il ne faut pas se voiler la face. Voyons ensemble quels sont les dangers à pratiquer l’auto-hypnose.

L’auto-hypnose est généralement considérée comme une pratique sûre, tant qu’elle est pratiquée de manière appropriée. Cependant, comme toute technique psychologique ou de relaxation, elle peut présenter certains risques ou inconvénients potentiels dans certaines situations. Voici une vue d’ensemble des dangers ou précautions à prendre en compte :

1. Risque de dissociation excessive

Sous hypnose, l’état de relaxation peut parfois conduire à un état de dissociation, où l’on se sent déconnecté de son corps ou de ses émotions. Bien que cela puisse être bénéfique dans certaines situations (comme pour la gestion de la douleur), un usage excessif ou mal maîtrisé de l’auto-hypnose pourrait renforcer ce sentiment de déconnexion. Cela pourrait être problématique chez les personnes ayant des troubles dissociatifs préexistants ou des tendances à l’évasion psychologique.

2. Réactivation de souvenirs traumatisants

L’auto-hypnose, surtout lorsqu’elle est utilisée pour explorer le passé ou accéder à des souvenirs enfouis, peut parfois réveiller des souvenirs traumatisants ou des émotions difficiles à gérer. Sans accompagnement professionnel, cela peut provoquer un stress émotionnel intense ou même une exacerbation de l’anxiété.

3. Attentes irréalistes

Certaines personnes peuvent avoir des attentes excessives concernant ce que l’auto-hypnose peut accomplir. Si quelqu’un utilise cette technique pour perdre du poids, arrêter de fumer ou réduire l’anxiété, mais ne voit pas de résultats immédiats, cela peut conduire à de la frustration ou à un manque de motivation. Il est important de comprendre que l’auto-hypnose est un outil complémentaire et que les résultats varient d’une personne à l’autre.

4. Pratique incorrecte

Si l’auto-hypnose est pratiquée sans formation adéquate ou sans compréhension des bases de cette technique, cela peut ne pas produire les effets escomptés et, dans certains cas, conduire à des effets indésirables, tels que :

  • Échec pour sortir correctement de la transe : si une personne ne sait pas comment bien se « réveiller » après une séance, cela peut provoquer de la confusion, de la somnolence ou un état de léthargie. J’ai vécu ça avec une amie en séance d’hypnose de spectacle : elle a passé une soirée inconfortable, « s’endormait » fréquemment.
  • Utilisation de suggestions inappropriées : l’usage de suggestions mal formulées ou négatives pourrait, à long terme, nuire à l’état psychologique. Par exemple, une suggestion imprécise ou négative peut renforcer des comportements ou des croyances indésirables.

5. Effet de dépendance psychologique

Certaines personnes peuvent devenir dépendantes de l’auto-hypnose pour gérer leurs émotions ou leurs problèmes quotidiens. Bien que ce soit une technique utile, il est important de ne pas en faire une solution unique pour chaque situation, car cela peut masquer des problèmes psychologiques plus profonds qui nécessitent une prise en charge professionnelle.

6. Conflit avec certaines conditions psychologiques

Les personnes atteintes de troubles mentaux graves, tels que la schizophrénie, la bipolarité, ou d’autres troubles psychiatriques, doivent être prudentes avec l’hypnose (y compris l’auto-hypnose). Elle peut potentiellement aggraver les symptômes de dissociation ou d’hallucination. Pour ces personnes, l’hypnose ne doit être pratiquée que sous la supervision d’un professionnel formé et compétent.

7. Manque de supervision

Dans un cadre thérapeutique, un hypnothérapeute expérimenté peut ajuster les suggestions ou interrompre une séance si nécessaire, ce qui n’est pas possible avec l’auto-hypnose. Sans supervision, certaines personnes peuvent ne pas savoir comment gérer des sensations inconfortables, des pensées intrusives ou des émotions soudaines qui peuvent émerger lors d’une séance.

8. Perturbation du sommeil

Si l’auto-hypnose est utilisée juste avant le coucher, certaines personnes peuvent avoir du mal à sortir de la transe et retrouver un sommeil naturel. Cela peut, paradoxalement, perturber le cycle de sommeil si la personne est dans un état de relaxation profonde mais ne parvient pas à « décrocher ».

Comment pratiquer l’auto-hypnose en toute sécurité ?

Pour minimiser ces risques, voici quelques conseils :

  • Éducation et formation : Assurez-vous de bien comprendre la technique de l’auto-hypnose avant de la pratiquer. Il peut être utile de suivre des cours ou de lire des ouvrages spécialisés. Nous vous conseillons S’aider soi-même par l’auto-hypnose de Christian Godefroy
  • Utilisation de suggestions positives : Utilisez toujours des suggestions claires, positives et simples pour éviter toute confusion ou effet négatif.
  • Éviter de traiter des traumatismes profonds seul : Si vous souhaitez aborder des sujets émotionnels lourds ou traumatiques, il est préférable de consulter un hypnothérapeute professionnel.
  • Prendre son temps pour revenir à l’état d’éveil : Prenez soin de vous donner suffisamment de temps pour sortir doucement de la transe hypnotique après chaque séance.
  • Limitation de la pratique : Pratiquer l’auto-hypnose de manière modérée pour éviter d’en devenir dépendant.
  • Consulter un professionnel en cas de doute : Si vous souffrez de troubles psychologiques importants, consultez un professionnel avant d’utiliser l’auto-hypnose.

En conclusion, bien que l’auto-hypnose soit généralement sans danger, il est important de l’utiliser avec prudence et de rester conscient des limites et des risques potentiels. En suivant les bonnes pratiques, elle peut être un outil efficace pour améliorer le bien-être et atteindre des objectifs personnels.