L’homme qui a lu son épitaphe

En lisant son quotidien, un homme découvre sa chronique nécrologique.

Par un coup du sort ou une mauvaise information, le journaliste l’a confondu avec son frère cadet. D’abord stupéfait, et comprenant vite la méprise, il ne peut pas s’empêcher de lire ce qui suit.

Après tout, c’est une fois qu’il n’est plus là que les gens disent ce qu’ils pensaient d’un homme.

Et ce qu’il lit le consterne.

Il a traversé l’Europe, et s’est installé dans plusieurs pays méditerranéens, lui l’homme de Scandinavie. Il a travaillé comme chercheur, comme industriel et déposé quantité de brevets dans le domaine de la chimie.

Ses inventions ont permis de grands travaux difficilement réalisables auparavant, comme le percement de tunnels dans les Alpes, la conquête du territoire américain par le chemin de fer.

Ami de Victor Hugo, son voisin, il avait une santé fragile qui l’empêchait de voir aussi souvent qu’il le souhaitait artistes, écrivains et saltimbanques. Mais il était néanmoins un humaniste.

Ses inventions n’étaient pas utilisées toujours à bon escient : la dynamite, la balliste, le plastic ou les détonateurs de nitroglycérine étaient devenus les explosifs préférés des militaires.

Au cours de sa vie, il avait perdu un frère suite à un accident pendant des recherches, et son père était mort quelque temps plus tard de faiblesses cardiaques que cet accident avait amplifiées.

Et là il venait de perdre un autre frère, qui était parti exploiter des puits de pétrole dans ce qui était alors la Russie.

Mais sa rubrique nécrologique parlait peu de tout cela, et le décrivait surtout comme un « marchand de mort », justement à cause de l’usage fait dans les armes de ses inventions.

On dit que cet homme a été heurté par cette révélation. Alfred Nobel ne se voyait certainement pas comme un marchand de mort, mais avant tout comme un chimiste et un entrepreneur. Etait il trop tard pour lui ?

Alors à sa mort, plutôt que de laisser toute sa fortune à ses héritiers, il a fait créer une fondation, la fondation Nobel, qui chaque année récompense les personnes qui ont permis les plus grandes avancées dans le domaine de la physique, de la chimie, de la médecine, de la littérature et de la paix entre les nations.

Associez vous le Prix Nobel avec la dynamite et nitroglycérine ?

Et nous, que pensent de nous réellement nos contemporains ? Si nous devons laisser une trace de notre passage sur terre, et dans la mémoire de ceux qui nous entourent, cette trace est elle bien celle que nous voulons laisser?

« Ce que nous avons fait pour nous même meurt avec nous. Ce que nous avons fait pour les autres et le monde est immortel. »
Albert Pike

« Ne craignez pas tant la mort qu’une vie inutile. »
Albert Brecht

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