En tant que personnes pensantes, notre vie est dirigée par nos pensées et par les habitudes que nous avons créées ou que notre milieu a imprimé en nous.
Dès qu’il s’agit de créer quelque chose ou de s’atteler à de nouveaux projets, deux réglages mentaux peuvent déterminer comment nous réagissons face à ce nouveau défi. Ces réglages sont imprimés en nous, mais nous pouvons les modifier.
- État d’esprit fixé ou croissant
- État d’esprit d’abondance ou de rareté
Ces états d’esprit déterminent comment nous agissons et quelle est notre attitude et notre comportement. Ce sont des filtres au travers desquels nous regardons le monde et agissons pour le modeler à notre façon.
Comme toutes les habitudes conscientes ou inconscientes, nous pouvons les modifier, graduellement ou rapidement.
L’état d’esprit par rapport au changement
Avez-vous une intelligence « fixe » ou une intelligence « croissante » ? Ou du moins pensez-vous que vous avez l’une ou l’autre ?
Autant vous le dire tout de suite, si vous pensez que vous avez une intelligence fixe, vous vous trompez. Vous pouvez faire croître votre intelligence et augmenter vos connaissances, ce qui vous permettra d’être mieux préparé pour faire face au changement.
Le Dr Carol Dweck a notamment étudié cette problématique de l’état d’esprit en définissant un état d’esprit « fixe » et un état d’esprit « incrémental » et en les étudiant dans Changer d’état d’esprit : une nouvelle psychologie de la réussite.
Vos habitudes issues de votre état d’esprit vont conditionner la manière dont vous réagissez aux nouvelles choses à faire ou à apprendre. Par exemple, les gens qui ont un état d’esprit « fixe » vont penser qu’ils ont des talents et des capacités qui sont fixés pour toujours, sans véritable possibilité de progression, alors que les gens qui ont un état d’esprit croissant vont penser qu’ils peuvent développer leurs capacités par l’apprentissage et le travail.
Bien entendu, on ne peut pas être complètement rangé dans une case ou une autre. En fonction du sujet, on aura des réflexes liés à une intelligence fixe ou à une intelligence incrémentale.
Dans le premier cas, l’état d’esprit va inhiber votre capacité à apprendre et à développer de nouvelles habitudes ou de nouveaux savoirs.
Dans l’autre cas, l’état d’esprit va permettre de considérer les échecs ou la critique comme une opportunité pour apprendre plus de choses, une étape douloureuse sans doute, mais nécessaire et qui permet d’aller plus loin.
Cette différence d’état d’esprit a aussi un impact sur votre créativité. Un état d’esprit fixe a tendance à penser que tout a déjà été fait, que rien ne peut être vraiment original ou inventé. Cela éteint votre créativité et votre capacité à vous exprimer.
A l’inverse, un état d’esprit axé sur la croissance va enchaîner les boucles de pensée à ciel ouvert, se laissant porter par l’imagination et la découverte. Les personnes qui ont ce type d’état d’esprit prennent plus de risques pour s’exprimer et développer leurs idées.
Changer d’état d’esprit
A titre d’auteur, j’ai tendance à utiliser évidemment plutôt le deuxième axe : dois-je penser que tout a déjà été écrit, que je ne peux faire qu’un résumé de ce qui a déjà été dit, ou puis-je, en reformulant ce que je sais, et explicitant mes pensées, arriver à de nouvelles idées ? La deuxième optique est celle qui m’intéresse le plus.
Et vous ? Que pouvez-vous faire pour développer votre état d’esprit « incrémental » ? Pouvez vous développer de meilleures habitudes qui vont vous aider à ouvrir votre créativité ou à apprendre de nouvelles choses et à développer votre pensée ?
Bien sûr ! Des choses simples peuvent vous aider à le faire.
Agissez pour penser
C’est en agissant qu’on peut transformer la manière dont on pense. Un peu comme le corps interagit avec le cerveau, nos actions interagissent avec la manière dont nous réfléchissons et dont nous modifions notre état d’esprit.
Par exemple, si vous vous mettez dans la peau de quelqu’un qui veut écrire un livre de fiction (un exemple qui m’est bien sûr cher), le fait d’écrire tous les jours pendant 30 minutes ou une heure va développer votre capacité à raconter des histoires. Je vous assure que mes premiers écrits étaient terribles, mais depuis ils se sont améliorés, grâce au développement de cette habitude de rédaction.
Faites semblant jusqu’à ce que vous ne faisiez plus semblant.
Cette interaction entre ce que vous faites, vos actions, et vos pensées vous permettra de modifier vos pensées.
Choisissez d’apprendre
Dès que vous rencontrez les mauvais aspects de l’état d’esprit « fixe », notez-le, et cherchez un livre qui va à l’encontre de cet état d’esprit.
Par exemple, je suis nul en ce qui concerne le dessin. Cela a été quelque chose qui me complexait.
J’ai acheté un livre de gribouillages. Avec des petites choses à recopier, des essais à faire, des exercices pour s’améliorer.
Une étape à la fois, une page à la fois, j’ai amélioré mes capacités. Michel-Ange est tranquille, mais je me sens moins pathétique quand je dois prendre un crayon.
De la même manière, apprendre des autres est aussi utile. Rapprochez-vous des personnes qui savent ou qui ont l’état d’esprit que vous souhaitez avoir et volez-leur leurs bonnes habitudes, à votre manière.
L’état d’esprit d’abondance et de rareté
Un autre état d’esprit au caractère binaire qui nous bloque est l’opposition rareté et abondance.
L’économie et la théorie économique sont bâties sur le principe de rareté : c’est la rareté de quelque chose qui fait son prix.
Cette approche rejaillit sur notre état d’esprit et nous condamne à une spirale déflationniste. Demandez aux grecs ou à l’économie française si cette spirale est bonne à prendre ou s’il vaut mieux chercher un cercle vertueux.
Dans le domaine de la pensée et des idées, l’état d’esprit de rareté a aussi un effet pernicieux.
- Si vous croyez qu’une bonne idée vaut son pesant d’or,
- Si vous pensez que tous les bons concepts et les bonnes informations ont déjà été réalisés,
- Si vous pensez que les gens vont vous voler vos idées,
alors vous avez cet état d’esprit. Mais il est pernicieux. Une idée peut changer une vie, si elle est mise en action. L’idée seule n’est rien, rien de concret, de touchable, que contemplable.
En matière d’idées, c’est au contraire le partage qui permet de créer de nouvelles grandes idées. De créer de la valeur.
Partagez librement
La bienveillance et le partage sont des choses qui vous rapportent plus que ce que vous donnez.
Si vous souffrez de cet état d’esprit de rareté, la meilleure chose que vous puissiez faire est de vous mettre à partager et à collaborer. Vos idées s’améliorent quand vous en parlez avec la bonne personne et vou spouvez monter des affaires ou créer de nouveaux projets extraordinaires en mettant vos forces en commun, bien plus qu’en faisant les choses seul dans votre coin.
Cela vous permettra de vous améliorer, de créer de nouvelles pensées et de nouvelles idées. Plutôt que d’essayer de protéger vos pensées, investissez dans le fait de développer des idées à plusieurs.
Dites vous que vos idées sont comme l’amour et la joie : en les partageant, vous les rendez plus magnifiques.