Comment calmer les sentiments douloureux ?

Les sentiments douloureux sont des blessures que l’on porte chaque jour et qui nous font courber l’échine au niveau du mental. Dans cet extrait de Libérez-vous de vos soucis et retrouvez santé & joie de vivre, Marie Lecardonnel vous apprend à faire le tri de ces sentiments douloureux avant d’apprendre à vous en débarrasser.


Les soucis provoquent de manière exacerbée certaines émotions comme la colère, la peur, la tristesse, et d’autres sentiments tels que la montée de l’angoisse, la rancune, la jalousie. Tous font souffrir. Comme en plus, ainsi que vous venez de le voir, ils nuisent à votre santé, éliminer le trop-plein est doublement important.

Première remarque : l’événement qui provoque ces sentiments n’a en lui-même aucun pouvoir. Ce n’est pas un virus, il ne vous attaque pas. C’est la façon dont vous le vivez qui est destructrice. Si quelque chose dans votre cerveau vous empêchait totalement de penser, l’événement n’aurait aucune portée significative.

Deuxième remarque : vous allez justement tout au long de ce livre apprendre à traiter autrement les événements pour qu’ils vous touchent moins. Mais pour parer au plus pressé, je vous propose une sorte de « traitement immédiat » des sentiments douloureux.

Comme vous allez le voir, ils sont à manier avec précaution. Ce n’est pas une guerre qu’il faut mener contre eux, mais un processus de canalisation. Celui-ci est essentiel, car plus vous laissez les émotions vous envahir intensément et durablement, plus, selon le psychiatre Christophe André1, elles vont pouvoir se reproduire dans des circonstances semblables. Pire encore, vous craquerez nerveusement pour des événements de plus en plus bénins.

Halte au refoulement

Vous vous imaginez peut-être qu’en contrôlant férocement vos pensées et vos émotions perturbatrices, vous allez vous en tirer facilement. Erreur. Plus vous vous durcissez, plus vous cherchez à « enfoncer» ce qui fait mal dans votre cerveau, plus vous entretenez votre malaise et portez préjudice à votre santé.

Ce n’est pas difficile à comprendre. Les sentiments que vous essayez de repousser s’impriment dans votre subconscient (on dit qu’ils sont refoulés) où ils continueront d’agir. Dissimulés à votre conscience, ils n’en restent pas moins inscrits quelque part en vous. Ce qui ne s’exprime pas, s’imprime.

Apparemment vous ne ressentez plus, ou moins, de souffrance morale, mais votre cerveau émotionnel conserve la trace de l’émotion refoulée. Il n’est pas content et envoie à votre organisme des messages nerveux et chimiques peu aimables. Comme la souffrance n’a pas vraiment disparu, elle se reporte sur un de vos organes. C’est ce qu’on appelle « somatiser » (du latin soma : le corps). Les scientifiques pensent que les émotions refoulées sont encore plus génératrices de maladies que celles qui apparaissent à la conscience.

N’écoutez surtout pas les conseils du genre «prends sur toi ». Ce sont des vecteurs de maladies. Ils ne vous aideront pas à aller mieux, au contraire. Et si vous les suivez, quelque chose d’essentiel pourra se modifier en vous. Les hommes, particulièrement, ont payé un lourd tribu à l’injonction qui leur est faite depuis tout petit de ne pas manifester leur peur ou leur chagrin. Le « si tu pleures, tu n’es pas un homme » a causé chez eux bien des dégâts.

Ce n’est pas seulement le corps qui trinque, mais aussi le cerveau émotionnel qui prend l’habitude de tout réprimer et donne finalement un personnage coupé de ses émois. Or les émotions, vous l’avez vu dans le chapitre précédent, sont utiles. Entre autres, elles permettent de mieux faire preuve d’empathie (avoir la capacité de se mettre à la place d’autrui). Quand elles sont réprimées, les aspects affectifs et relationnels sont faussés. Ne parvenant pas à comprendre les autres, on se sent mal à l’aise avec eux. C’est pourquoi les hommes ont beaucoup plus de difficultés à se livrer et à avoir des communications « cœur à cœur » que les femmes. Ces dernières ayant été autorisées à s’épancher.

Dans son livre, le psychiatre Alain Braconnier2 souligne « la confirmation scientifique de la nette supériorité des femmes à percevoir et décoder les sentiments d’autrui. Dans plus de 80 % des études, elles montrent une perception plus juste de l’émotion ressentie » (lorsqu’on leur montre en photo des expressions de visage).

Les sentiments refoulés peuvent aussi ressortir en bloc par exemple dans une véritable dépression. Celle-ci, qui semble sans objet, a été en quelque sorte « préparée » pendant longtemps. C’est comme si la soupape du cerveau émotionnel avait brusquement cédé et toute la tristesse bloquée surgit en masse.

Une stratégie tout en douceur

Ne pas refouler les émotions est une chose, les laisser vous faire souffrir, une autre. Il existe un moyen d’éviter ces deux extrêmes : laisser venir le sentiment douloureux, puis le dissoudre en l’analysant. Vous refaites, à l’envers, le cheminement de pensée ayant abouti à ce que vous ressentez.

Quelques questions bien posées auront le mérite de vous redonner le sourire. Dès qu’un sentiment perturbant vous envahit, prenez ce livre. Demandez-vous successivement et répondez directement :

D’ou vient ce sentiment ?

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Pourquoi me touche-t-il ?

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A-t-il vraiment une raison d’être ?

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Me ramène-t-il à un épisode douloureux de ma vie ?

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Est-ce que je dois le laisser me faire du mal ?

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Change-t-il quelque chose à la situation ?

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Qui ma colère ou mon ressentiment fait-il le plus souffrir ?

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