Dr Milan Ryzl, un chercheur exceptionnel
 
Interview du Dr Milan Ryzl

Le Dr Milan Ryzl est docteur en physique et en chimie de l'université de Prague en Tchécoslovaquie. Biochimiste à l'institut de Biochimie Tchécoslovaque, il a quitté la Tchécoslovaquie en 1967 pour des raisons politiques, (il était fortement «invité» par les services secrets de son pays à faire de l'espionnage parapsychologique) et s'est fixé aux Etats-Unis. C'est un parapsychologue connu et respecté dans le monde entier. Il a passé près de 20 ans à faire des recherches en parapsychologie en Europe de l'Est. Parlant couramment le tchèque, le russe, l'allemand et l'anglais, il lit le français et le hollandais. En tant que parapsychologue, il a fait de nombreux voyages d'étude en Union Soviétique, Pologne, Bulgarie, Hongrie, Allemagne de l'Est, en Inde et Allemagne de l'Ouest. Il a donné des cours et conférences à l'université de Prague, l'université de Moscou, l'université de Leningrad, académie des Sciences d'Ukraine, etc.

Initialement collaborateur de l'académie des Sciences tchécoslovaque, il est re­connu comme le principal fondateur de la recherche parapsychologique dans ce pays. Ses recherches, au fil des années, ont attiré l'at­tention et la visite de scientifiques et de journa­listes de nombreux pays étrangers.
En 1963, l'Institut de Parapsychologie de J.B. Rhine, à Durham, Caroline du Nord, lui a décerné le prix Mac Dougall pour son travail émérite en parapsychologie.
Le Dr Ryzl est aussi connu comme étant le premier auteur à avoir publié un travail scientifique dans les pays communistes.
Il a été le premier à montrer que la perception extra-sensorielle peut être reproduite à volonté en laboratoire, dans des condi­tions de rigueur scienti­fique.
Il a montré, le premier, que la perception extra-sensorielle peut être utilisée pour remplacer la vision chez les aveugles.

"La percep­tion extra-sensorielle peut être utilisée pour communi­quer efficacement"

Il a, l'un des tout premiers, mené des expériences réus­sies montrant que la percep­tion extra-sensorielle peut être utilisée pour communi­quer efficacement.
Dès son arrivée aux USA, il devint membre de l'équipe de recherche de l'Institut de Parapsychologie (FRNM Foundation for Research on the Nature of Man), à Durham.
Il a été le premier à donner officiellement des cours de parapsychologie dans le monde occidental, en 1969. Avec son cours, démarrait la série de cours de parapsy­chologie qui sont actuelle­ment proposés aux USA (près d'une centaine). A l'université de Santa Barbara, il a fondé un cours de parapsychologie dans le Département des Hautes Etudes qui continue encore actuellement, sous la direction du Dr Robert Morris.
Essayant d'introduire la parapsychologie dans des départements ayant un caractère pluridisciplinaire, il institua un cours au département de cyberné­tique de l'Université d'Etat de San José.
Il a donné cours et conférences dans plus de 40 universités (universités du Colorado, de Porto-Rico, de Hawaï, de San Diego, Riverside, Santa Cruz, etc).
Il est actuellement professeur de Parapsy­chologie à l'université John F. Kennedy (Orinda Cali­fornie), où il inaugure un des plus grands programmes d'étude qui ait été donné jusqu'à présent, en parapsychologie.
Il vient de publier aux Editions du jour, trois ouvrages scientifiques : « La Perception Extra-senso­rielle, comment la dévelop­per, l'améliorer, la mesurer -« La Perception Extra-sensorielle dans le monde moderne » et « La Parapsy­chologie ».

Christian Godefroy - Docteur Ryzl, comment vous êtes-vous intéressé à la parapsy­chologie ?
Dr Milan Ryzl - C'était en 1947... Un événement qui a changé ma vie. Sens cette expérience, je serais sans doute resté un éternel sceptique.
Une jeune cousine, Annie, qui avait 16 ans, vint habiter avec nous à Prague. Elle me voyait lire tout le temps et me demandait ce que je lisais.
Alors qu'elle me posait la question une fois de plus, i'étais en train de lire un livre sur l'hypnose, une introduction vulgarisée aux techniques hypnoti­ques, rien de scientifique - le genre de livre que l'on trouve dans toutes les librairies. Quelques dessins montrant des personnes hypnotisées éveillèrent l'intérêt de ma cousine. Je lui proposai de l'hypnotiser.
C'était pour rire - en fait je ne savais pas hypnotiser. Je venais juste de lire la description dans le livre, c'est tout, et je ne croyais pas la chose possible. Ma cousine était curieuse. A mon grand étonnement elle dit oui, et ce fut à mon tour d'être emparasse. J'étais censé l'hypnotiser. Je suivis les instructions du livre, et l'imagination aidant, à ma grande surprise, elle tomba dans une transe profonde de somnambulisme.

"Voir des évènements à distance"

Avant que je ne me rende compte de la signification de ce qui venait d'arriver - l'hypnose existait vraiment ! - je me trouvais devant un second problème. Bon, Annie semblait être sous hypnose, elle semblait endormie et elle réagissait à mes paroles. Mais qu'est-ce que je pouvais faire d'elle ? Je fis quelques expériences de suggestion, en lui suggérant qu'elle était paralysée, qu'elle ne pouvait plus lever la main, qu'elle ne pouvait plus se lever de sa chaise. Je lui fît sentir des fleurs qui n'existaient pas. Mais la liste du livre arrivait à sa fin. Que lui faire faire d'autre ? Je me souvins brusquement avoir lu quelque part que les gens hypnotisés peuvent voir des événements à distance, mentalement. Je lui demandai :
« Peux-tu voir papa ? »
«Oui»
«Que fait-il ? »
«Il est dans la cuisine, assis sur une chaise, il lit le journal ». Elle continua en donnant le numéro de la page qu'il lisait et quelques gros titres.
J'allai dans la cuisine : mon père était en train de lire le journal, il était juste à la page qu'Annie venait d'indiquer... Cela me fit un choc I Elle avait réellement été hypnotisée et pouvait voir au travers des murs et dire ce qui se passait dans la cuisine. »

Christian Godefroy - Pouvez-vous nous raconter dans quelles circonstances les services secrets vous ont obligé à quitter votre pays ?

Dr Milan Ryzl - «Eh bien... cela a commencé lorsque certains des sujets avec lesquels j'expéri­mentais me confièrent qu'ils étaient des informateurs des services secrets Tchécoslovaques et étaient chargés de m'espionner. Cela me mis en alerte, je savais que j'étais observé constamment.
Bien sûr, comme je m'intéressais uniquement à la science et que je n'avais jamais été engagé dans aucune activité politique, je n'avais aucune raison d'être inquiet. De temps en temps, des événements me rappe­laient que j'étais espionné : un jour, un étudiant vint très gentiment me voir pour me proposer de m'aider dans mes expériences. Il semblait très sincère et motivé, et insistait pour m'aider pour tout ce dont je pourrais avoir besoin, sans être rémunéré. Or, il ne pouvait pas donner de raison à son intérêt, n'avait aucune connais­sance en parapsychologie qui puisse expliquer son désir. J'appris qu'il s'agissait aussi d'un informateur.

"« Police», et ils commencèrent à fouiller ma maison"

Une autre fois, 2 messieurs vinrent me voir chez moi. Ils voulaient se renseigner sur mes recherches. J'avais de nombreux visiteurs presque chaque jour, et leur visite semblait normale. Ils avaient l'air sincèrement intéressés. Je les fis entrer, leur donnai les informations qu'ils me demandaient, leur montrai quelques livres, mes compte-rendus d'expé­rience et fis allusion au manuscrit d'un livre auquel je travaillais.
Après que je leur ai appris où je tenais mes notes et d'autres documents impor­tants, les deux hommes se; présentèrent : -« Police», et ils commencèrent à fouiller ma maison. Je ne revis jamais mon manuscrit.
En 1966, je me rendis à une conférence sur la parapsychologie, en Inde, à l'université Andhra. A mon retour, l'officier qui m'avait délivré mon passeport me demanda un rapport écrit détaillé sur mes activités en Inde. Je lui fis ; Tous les scientifiques tchécoslovaques se rendant à l'étranger devaient écrire un docu­ment de ce genre pour justifier leur déplacement et certifier qu'ils ne s'étaient : pas livrés à des activités illégales pendant ce temps.
Peu de temps après, le même «camarade» revint a la charge. Entre-temps, on m'avait délivré un passeport m'autorisant à me rendre en Autriche et en Suisse où j'avais été invité à donner une série de conférences sur la parapsychologie. Le camarade officier m'expli­qua que mon passeport sur mes activités précédentes en Inde n'était pas satis­faisant.
Evidemment je n'en avais pas compris l'objectif ; Il manquait à mon rapport ce qui était le plus important. Il expliqua patiemment en détail ce qu'il attendait de moi : Tous les détails et caractéristiques personnels des parapsychologues étrangers importants {ainsi que sur mes collègues tchèques). Les montants des budgets de recherches en parapsychologie dans différents pays ; origine de ces budgets - tout spécialement du point de vue des possibles dévelop­pements militaires ; la description des formalités de douane pour chaque pays, etc. Je refusai.

"Le lende­main mon passeport était confisqué"

Je sentis bientôt les conséquences de mon refus. Ils pouvaient vraiment faire beaucoup. Le lende­main mon passeport était confisqué. J'eus à annuler mes cours et conférences en Autriche et Suisse. Les autorités commencèrent à essayer d'user ma résis­tance. En même temps qu'ils confisquaient mon passeport pour l'Autriche, ils délivraient une permis­sion à ma femme pour qu'elle puisse y aller en touriste. A ce moment là, ils me refusèrent même d'aller en U.R.S.S.
D'autres tracasseries policières suivirent : interrogations policières sous les prétextes les plus divers, ouverture de mon courrier, interrogations de mes amis etc. Ils essayaient de me rendre la vie dure, et savaient comment s'y prendre. Je compris le message : ils ne me laisseraient pas travailler tranquille tant que je n'accepterai pas leurs conditions. Je réalisais qu'il n'y avait pas d'autre alternative, pour éviter d'être enrôlé dans les services secrets tchèques, que de quitter le pays.

Christian Godefroy - Ce qui vous prit, je crois près d'un an de préparations minutieuses. pour parvenir à déjouer le système qui permettait aux autorités tchèques de toujours garder un des membres de votre famille en otage.
Pouvez-vous maintenant nous décrire la fameuse méthode qui vous permet de développer les facultés psi sous hypnose ?

"J'aug­mente sa confiance en lui"

Dr Milan Ryzl
- Bien sûr. Il y a plusieurs étapes : Un stade préparatoire. Dans une discussion, avant l'expérience, la méthode est expliquée au sujet et toutes les idées fausses sur l'hypnose et la perception extra-sensorielle sont écartées. L'état hypnotique est induit avec la méthode clinique habituelle. Au cours de ce processus, la suggestibilité du sujet est accrue au point qu'il devient capable d'avoir les hallucina­tions visuelles que l'on lui suggère. De plus, j'aug­mente sa confiance en lui et sa conviction qu'il peut développer sa perception extra-sensorielle.
On peut alors commencer à révéler ses facultés psi. Lorsque le stade de l'hallucination visuelle est obtenu, le simple ordre de s'assurer d'une information par perception extra-sensorielle suffit le plus souvent. Lorsque cette faculté psi apparaît, elle est généralement imparfaite.
En conséquence, je fais faire une longue série d'expériences simples au sujet. Je l'incite à obtenir la perception extra-sensorielle d'un objet ou dessin masqué à sa vue, et ensuite, je lui dis immédiatement si son impression était exacte ou non. Le sujet apprend peu à peu à distinguer les perceptions correctes, des distorsions de son imagi­nation.
En résumé il y a 3 conditions importantes à réunir pour obtenir de bons résultats :
Premièrement un état de conscience particulier, entre la veille et le sommeil. L'hypnose, !'auto-hypnose, le yoga, la méditation ou la relaxation permettent de l'obtenir.
Deuxièmement la cro­yance en ses propres facultés paranormales.
Troisièmement être dans une condition mentale appropriée au moment de l'expérience. Il faut éviter les soucis, la fatigue, etc.

Christian Godefroy - Un hypnoti­seur est-il indispensable ?

"Cette dépendance vis-à-vis de quelqu'un d'autre n'est pas toujours souhaitable"

Dr Milan Ryzl
- Non. Aussi efficace qu'elle soit, l'hypnose a des désavan­tages. Tout le monde ne peut pas être facilement hypno­tisé, et quelques personnes y sont hostiles. La plus grande difficulté, en hypnose, est qu'il faut 2 personnes. Vous avez besoin d'un hypnotiseur qui vous hypnotise et vous guide pendant que vous êtes sous hypnose. Cette dépendance vis-à-vis de quelqu'un d'autre n'est pas toujours souhaitable. Beaucoup de gens préfèrent une méthode qui les laisse libre. C'est la raison pour laquelle j'ai conçu la Méditation Psi.

Christian Godefroy - Et que pensent les autres parapsychologues de votre mé­thode?

Dr Milan Ryzl - Les scientifiques sont conser­vateurs de nature. Les parapsychologues n'y font pas exception - malgré le caractère révolutionnaire et futuriste de leur objet d'étude. Beaucoup de parapsychologues conti­nuent à considérer la perception extra-sensorielle comme une faculté innée qui ne peut pas être changée ou développée à volonté grâce è un entraînement particulier... Je crois que tout le monde peut appren­dre au moins quelques techniques de base pour utiliser sa perception extra-sensorielle ou la développer chez les autres.
Elle peut servir pour diagnostiquer une maladie, chercher des minéraux, de l'eau, des sites archéolo­giques ou des personnes perdues, et, bien sûr en affaire, pour des décisions d'ordre économique...

Christian Godefroy - Mais n'y-t-il pas alors un danger, cette faculté ne peut-elle pas être mal utilisée?

"C'est le meilleur moyen pour que les gens contrôlent leur propre vie"

Dr Milan Ryzl
- Tout d'abord, tout indique que les meilleures performances en perception extra-sensorielle requièrent un certain niveau de développement moral. Je suis sûr que c'est le meilleur moyen pour que les gens contrôlent leur propre vie, cela introduira plus de vérité dans la vie de chaque individu, et dans la société toute entière.

Christian Godefroy - Que voyez-vous comme autre changement dû à l'utilisation des facultés psi ?

Dr Milan Ryzl - On verra naître de nouveaux organismes de formation et de nouvelles formes d'utilisation de la perception extra-sensorielle, ainsi que des lois qui en régleront l'application.

"Elle posséderait un avantage considérable"

La perception extra-sensorielle doit devenir partie intégrante de notre vie quotidienne émotionnellement, moralement et légalement, pour la société comme pour l'individu... Une personne ayant développé complètement sa-perception extrasensorielle serait comme; quelqu'un qui a toutes ses facultés visuelles et évolue au milieu d'aveugles. Elle posséderait un avantage considérable.
Comparez Ia richesse de l'information que vous recevez quand vous regardez une peinture et celle que vous avez en ta touchant. Le psi est par rapport à la vision, ce qu'est la vision par rapport au toucher. Vous ne pouvez pas toucher une étoile, un avion qui vole ou une éruption volcanique mais vous pouvez les voir.   

Christian Godefroy -Que pensez-vous du mélange qui existe souvent dans l'esprit du public entre parapsycho­logie, forces surnaturelles ou occultes, et magie ?

Dr Milan Ryzl - L'homme a toujours essayé de contrôler ce qu'il ne comprenait pas en imaginant des êtres surnaturels. Il essayait de leur faire exaucer ses vœux. Il les amadouait par des prières, des offrandes, des cérémo­nies ou des fêtes. Cette vision magique du monde avait pour l'homme ancien, et cela existe toujours dans les cultures primitives, le même rôle que la science a aujourd'hui pour l'homme moderne. De cette façon l'homme essayait de comprendre le monde qui l'entourait, et d'en prendre le contrôle.
Bien sûr, cette façon de voir était simple et facile, et les résultats obtenus étaient à proportion pauvres. La démarche de la science est bien plus difficile; mais d'un autre côté, elle est plus sûre. Au lieu, d'histoires fabu­leuses sur des êtres surnaturels étranges, la science cherche des faits objectifs, elle cherche les lois de la nature. Cela permet à l'homme de contrôler la Nature en découvrant ces lois et en les appliquant.

"La science a remporté des succès dont les anciens n'auraient même pas rêvé"

En quelques, siècles, la science a remporté des succès dont les anciens n'auraient même pas rêvé. Elle a changé notre façon de penser.
Au lieu d'implorer le dieu du tonnerre, l'huma­nité a appris à contrôler l'électricité.
Au lieu de se rendre en procession aux endroits sacrés, au lieu d'ériger des autels pour conjurer la peste, nous combattons les épidémies grâce aux vaccins.
Nous utilisons la médecine moderne au lieu d'exorcismes. Nous ne croyons plus au dieu du vin, mais nous utilisons la chimie de la fermentation. Nous n'ado­rons plus le dieu, du feu, nous le contrôlons dans nos fonderies et nos usines métallurgiques.
La science est un pro­cessus qui continue sans cesse et nous apporte toujours des connaissances nouvelles. Il y a encore beaucoup à découvrir. Beaucoup de questions n'ont pas de réponse scientifique à ce jour. Mais au fil du temps ta connaissance augmente dans toutes les disciplines scientifiques. C'est la même chose en parapsychologie.
Même si nos connais­sances actuelles dans ce domaine sont fragmen­taires. Malheureusement, c'est dans ce domaine que beaucoup d'idées magiques primitives ont survécu dans l'esprit des gens. Le progrès nous obligera à nous en débarrasser:
Certains de vos lecteurs seront peut être gênés par cette mise à nu des aspects magiques de leur croyance. Quelquefois, là croyance aux forces surnaturelles amène plus de réconfort que la recherche pénible de la vérité et l'exploration ennuyeuse des lois natu­relles... Mais ceux qui ont travaillé dur à la recherche de la science savent d'expérience que cette bataille est quelquefois plus dramatique et, dans son réalisme, plus passionnante que l'histoire policière la plus palpitante. [FIN]


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